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Photographier et éclairer l’Histoire

Par Sophie Bégot
Reportage photos : Guy Coste
La grande histoire des peuples se raconte dans les livres, les documentaires, les recherches d’historiens. Celle des gens qui ont traversé les périodes difficiles de l’humanité elle, se retrace dans les mémoires, les souvenirs et les émotions personnelles. Cette histoire-là est furtive, fragile et éphémère et ne se dévoile qu’en allant à la rencontre des témoins. C’est le travail patient et minutieux, que Myriam Dudouit a réalisé durant 3 années sur des Siciliens qui ont lutté contre la mafia.

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La grande histoire des peuples se raconte dans les livres, les documentaires, les recherches d’historiens. Celle des gens qui ont traversé les périodes difficiles de l’humanité elle, se retrace dans les mémoires, les souvenirs et les émotions personnelles. Cette histoire-là est furtive, fragile et éphémère et ne se dévoile qu’en allant à la rencontre des témoins. C’est le travail patient et minutieux, que Myriam Dudouit a réalisé durant 3 années sur des Siciliens qui ont lutté contre la mafia.

 

Mettre en lumière des histoires humaines à travers la photo, c’est la proposition d’exposition que l’association grégamiste Chercheurs d’Images a faite à Myriam Dudouit, pour le Festival Regards de voyageurs 2026 à Grand-Champ. Cette passionnée de photos et d’Italie présente, à travers 20 clichés, des Siciliens et des Siciliennes qui ont lutté pendant plusieurs décennies contre la mafia, souvent au péril de leur vie.


Tout commence par un voyage scolaire

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C’est à l’occasion d’un échange scolaire avec un lycée de la petite ville de Capo d’Orlando en Sicile que tout commence.

« J’ai été accueillie par la famille La Rosa. Cette rencontre a été très importante dans ma vie et a marqué le début d’une profonde amitié avec Alessandra leur fille, qui aujourd’hui encore est mon amie. Mon attachement à la Sicile et à ces gens a été immédiat. Pendant plusieurs années j’ai été accueillie par cette famille chaleureuse. Ils m’ont sensibilisée au sujet de l’antimafia et m’ont expliqué leur engagement dans ce combat» confie Myriam.


Encore lycéenne, Myriam découvre cette magnifique île sicilienne.  Mais c’est aussi dans les années 80, que Palerme connaît une des plus grandes vagues meurtrières de son histoire. Myriam elle, du haut de ses 15 ans prend conscience du phénomène mafieux qui ronge la Sicile.

 «Dans les années 90, c’est à Capo d’Orlando qu’est née, la toute première association italienne anti-racket (L’ACIO) constituée de commerçants et d’entrepreneurs. Francesco, le papa d’Alessandra a été l’un des avocats de l’association, lorsque ses membres ont dénoncé leurs extorqueurs et témoigné contre eux lors de procès », nous raconte Myriam.


Le courage de ces gens m’a donné envie de les mettre en lumière

Et puis il y a 3 ans, Myriam prend conscience de la fragilité de ces témoignages, de ces souvenirs qui peu à peu s’effacent. Elle décide alors de faire connaître ces gens qui ont dit non à la mafia, certains au prix de leur vie. Elle veut aussi rendre hommage au courage de celles et ceux qui œuvrent encore aujourd’hui pour la légalité et le travail de mémoire.

 

Durant trois ans, elle prend des rendez-vous, recueille des témoignages, répertorie des lieux symboliques et commence son travail photographique. Elle va à Palerme, à Capaci, à Corleone et bien sûr Capo d’Orlando. « Au départ, c’était une démarche que je faisais juste pour moi. Parce que j’avais envie et besoin de le faire. Peut-être aussi en hommage à Francesco La Rosa et au nom de l’amitié que me lie à Alessandra ». Par cette exposition l’artiste veut faire découvrir le courage, la ténacité et le désir de liberté de ces Siciliens.

 

Un vrai parti-pris artistique

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Myriam a choisi 20 clichés, tous en couleurs car, c’est aussi un message optimiste qu’elle veut faire passer. L’exposition est constituée de portraits, de lieux symboliques ou encore de coups de projecteur sur des messages discrets au regard, mais si importants pour retracer ces histoires.

Les photos de Myriam sont toutes accompagnées d’une légende parce que les images sont indissociables des mots pour rendre hommage au courage et au combat de ces italiens.

« J’espère que cette exposition aura donné envie aux visiteurs du festival de se pencher sur la vie des juges Falcone et Borsellino, mais aussi de partir découvrir cette merveilleuse île qu’est la Sicile » conclut Myriam

 

Sophie Bégot

 

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Retrouvez un autre portrait de Myriam et de son parcours dans l’article de La Gazette du centre Morbihan sur Actu.fr


Merci à La Buvette de Grand-Champ de nous avoir accueillis pour ce reportage !





Quel est votre côté Pikoù Panez ?

J’aime mettre en lumière les gens que l’on ne voit pas souvent. L’année dernière, je suis allée avec mon appareil photo dans la cité des Korrigans de Vannes, avant que ce vieux quartier, promis à la destruction, ne disparaisse. J’y ai photographié les habitants, les terrains de boules, les fils à linge, les pigeons et les chats…, pour en garder des traces et une mémoire bien vivante,m  à travers une exposition photographique début 2025.


Quel livre avez-vous envie de conseiller ?

Giovanni Falcone, de Roberto Saviano

aux éditions Gallimard


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