De Grand-Champ à Ouvéa : Djein ne retient que le meilleur
Par Sophie Bégot
Publié le 22 mai 2025
Après 29 ans passés en métropole, dont 2 ans à Locmaria Grand-Champ et 10 ans à Grand-Champ, Djein Fatoumaou a souhaité retrouver ses racines, sa culture de Nouvelle-Calédonie et ses amis. Dans ses bagages et dans son cœur, elle a emporté le meilleur de la Bretagne : les relations humaines, le sens de la convivialité et l’énergie puissante de ce territoire.

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Si vous habitez à Grand-Champ, vous connaissez probablement Djein, véritable rayon de soleil pour beaucoup de ses amis bretons, pour les commerçants grégamistes ou encore pour toutes les personnes dont elle prenait soin : « J’ai vécu 10 ans à Grand-Champ où j’exerçais le métier d’auxiliaire de vie auprès de personnes malades, handicapées, âgées dépendantes ou encore des enfants. Tout au long de ma carrière, ces personnes m’ont exprimé leur gratitude, leur attachement et les effets positifs que ma présence et que mes soins leur apportaient. Ce métier est merveilleux et m’a énormément apporté ».

Car c'est bien en exerçant son métier d'auxiliaire de vie que Djein a découvert la puissance de son écoute, de sa présence aux autres et de son énergie apaisante. « C’est surtout avec les personnes âges et malades que j’ai le plus appris de la force de notre humanité. Il faut que notre Société s’occupe plus et mieux de ses aînés. J’étais attristée de voir toutes ces personnes seules et leurs proches épuisés de se battre au quotidien. Il est important d’ensemble y réfléchir et d’améliorer leur situation. Il y a tellement de petites choses simples à mettre en place et qui peuvent tout changer ! ».
C’est une vie plus communautaire et familiale que Djein a retrouvé en décidant de revenir à ses racines kanaks il y a quelques mois : « C’est une sorte de retour aux sources comme j’aime à dire quand on me pose la question. Chez moi à Ouvéa, nous vivons dans une grande maison familiale (initialement celle de mon frère Gino qui est décédé aujourd’hui et de mon autre frère Joël) avec mes cousines auprès desquelles j’ai grandi ». C’est cette vie plus simple, moins matérialiste et riche de liens qui a rappelé Djein au moment de la crise du Covid.
« Je me sentais super bien à Grand-Champ dans ma petite maison de la cité des Pins à l’orée du bois. C’était une chance de vivre en Bretagne, à la campagne avec tout ce qu’il fallait autour de moi : la nature, la convivialité des gens et leur chauvinisme (rire), la culture celte et le sens de la fête, les bons produits locaux, l’énergie partout ! ». Aujourd’hui, sur son île d’Ouvéa natale d’Ouvéa, Djein a retrouvé l’esprit insulaire en emportant « son » meilleur de la Bretagne : « j’aime bien l’esprit libre des bretons. Ça surprend un peu les gens ici et ça les fait même rire, quand je leur dis de ne pas mettre leur grain de sel dans ma vie, comme on dit si bien en Bretagne ! ».
Je n’ai plus simplement un métier : maintenant j’ai une vie !
Avant de tout vendre pour acheter son billet d’avion, Djein avait entamé des démarches pour officialiser son activité de massages et de soins énergétiques : «J’ai été super bien conseillée et accompagnée par les animatrices de France maison service(1) de Grand-Champ pour créer mon statut, faire les déclarations administratives et suivre les formations nécessaires à la création d’entreprise. Il ne faut pas hésiter à pousser les portes pour se faire aider ! »
Depuis qu’elle s’est réinstallée à Ouvéa, la vie de Djein a changé. Chaque matin, elle décide de la manière dont elle a envie de passer sa journée : « bien sûr je continue de faire des soins énergétiques aux personnes qui en ont besoin. Je suis déjà en contact avec différentes structures pour pratiquer auprès des malades. J’ai aussi envie de construire mon Faré(2) pour accueillir mes patients dans de bonnes conditions en plein cœur de la nature. Mais je prends mon temps et je réfléchis à de nouvelles solutions de financement, car je ne veux plus dépendre de banques ni retomber dans une vie matérialiste ». Alors, en attendant, Djein fait aussi du maraîchage, vend ses produits sur les marchés locaux et fabrique du kopra (l’huile de coco pour la cosmétique). « J’adore ma vie aujourd’hui parce qu’elle fait la synthèse du meilleur de la Bretagne et de la Nouvelle Calédonie ».
Pour en savoir plus sur la Maison France Services de Grand-Champ, c’est par ici : https://grandchamp.fr/france-services
Un faré est une maison traditionnelle polynésienne

Un message pour tes amis bretons ?
« Prends le temps de vivre l’instant présent. Le temps est l’une des choses les plus précieuses dont on dispose dans nos vies. Demande-toi ce que tu fais du tien… et si tu l’occupes avec les bonnes personnes ».
C’est quoi ton côté Pikou Panez ?
Le partage, toujours le partage et l’échange avec les autres. Décider de voir la vie en positif et de ne pas me faire dicter ma manière de vivre.
Comment peut-on t’aider ?
J’aimerais construire un réseau de praticiens du bien-être et de soins énergétiques sur l’île d’Ouvéa. On ne sait jamais : peut-être que Pikoù Panez a aussi des lecteurs et des lectrices en Nouvelle Calédonie.









