Les 3 P’tits Ours : festival engagé, culturel et rural
Par Anne-Cécile S. Michelet
publié le 18 août 2025
« Créer un festival de musique engagé, écolo, à petit prix et végétarien, avec une guinguette et des spectacles, des bières pas chères et des coins pour chiller », c’est la promesse que s’était faite cette dizaine de copains et copines de lycée, lorsqu’ils avaient plus ou moins 20 ans.

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C’était il y a quatre ans, sur l'île d’Arz parce que c’est là qu’ils passaient leurs été. On peut parier qu’il y avait de la bière et du soleil qui favorise les rêves et fait croire en leur possible réalisation. On sait même que la promesse fut filmée, parce que c’est notre époque qui veut ça et que ça laisse des souvenirs qu’on se repasse quand on a grandi et compris que la vie qui n’est pas si simple ! Et pourtant, parfois elle est aussi jolie…
Être aligné avec ses valeurs
Pourtant, trois ans après la promesse d’été, « les 3 p’tits ours” est bel et bien né. Comme quoi les utopies peuvent parfois se réaliser. Ils l’ont créé leur festival “engagé, écolo, végétarien et à petit prix» ! Et encore plus que cela, même si Arz a dit non au projet. Louise, Titouan, Evie, Maxime, Gwendal, Thibaud et les autres ne se sont pas découragés. Ensemble, à dix-neuf, ils et elles ont d’abord créé une association, puis démarché les communes rurales du Morbihan autour des lieux où ils ont grandi. C’est ainsi que Locqueltas leur a dit oui. Un oui franc et massif, accueillant, à l’écoute de leurs valeurs. « Et pourtant nous partions avec un handicap », raconte Louise, l’une des fondatrices de la première heure, « parce que nous tenions au végétarien. Non pas que nous le soyons tous à 100 %, mais par envie de montrer d’autres choses possibles, comme une nourriture gourmande, même sans viande. Or le maire et son adjoint sont deux anciens éleveurs de porc. Mais ils nous ont pourtant suivis et ils nous ont fait confiance » se souvient-elle en souriant.
De la ruralité avant tout
Parce que ce festival est inspirant, nous avons eu envie de vous en parler. D’autant que de Locqueltas à Grand-Champ, c’est à peine 10 minutes en voiture. Et ce sont deux villes rurales pas loin de Vannes. « Pour nous c’était important de monter ce festival en milieu rural » dit Louise. « C’est là qu’on a tous grandi, même si depuis on s’est éparpillés, pour nos études et pour travailler. Ça nous tenait à cœur d’apporter de la culture dans nos campagnes ».
Un bilan carbone exemplaire
Culture oui, mais pas à n’importe quel prix. Pour eux tous, le bilan carbone ça compte. De l’impression des T-shirts 3PO (3 P’tits Ours) à la présence de plats 100% végé, tout est passé au peigne fin. « C’est très rare les festivals écologiques, ne serait-ce que parce que les artistes viennent souvent de loin et presque aussi souvent en avion. Alors notre stratégie c’est de rester petit » :
Petites distances pour les artistes et jamais de déplacement en avion. Donc idéalement des artistes locaux,
Public local lui aussi, à l’échelle du département,
Velobus « viens en vélo et gagne ta place », pour arriver depuis la gare de Vannes.
Festival à petite jauge.
« Nous n’avons pas encore atteint notre maxi mais on sait déjà qu’on mettra une jauge. L’objectif n’est pas de devenir Les Vieilles Charrues, juste de proposer de la qualité, en local, de créer, d'apprendre et nous faire plaisir, en offrant de la culture à tous ». Ça, c’est le volet numéro 2.
Accès pour tous à la culture
“L’idée c’est que tout le monde puisse accéder à la culture, que celle-ci ne devienne pas un luxe, réservé aux plus chanceux ». 4 tarifs sont donc proposés : gratuit pour les moins de 16 ans, 2 euros en tarif solidaire, 6 ou 10 pour ceux qui peuvent payer et 20 ou plus, « si vous voulez offrir un coup de patte au festival". Le plus beau, c’est que les festivaliers jouent le jeu, sans doute parce qu'ils se sentent responsables de faire perdurer l'événement. Alors qu’aucun justificatif n’est demandé, sur le site, tous les tarifs sont cochés. Bel esprit des festivaliers !
Parité jusqu’au choix des artistes
Pour compléter la liste des valeurs 3PO, il ne manquait que la parité. Ambitieux rêveurs et rêveuses, l’équipe l’a évidemment intégrée, à tous les niveaux, artistes compris : « on ne dit pas que c’est facile mais on fait le maximum pour s’y tenir et trouver autant d’artistes femmes que d’hommes, tout ça avec un souci de qualité ». C’est gonflé mais ils n’ont rien lâché. L’an dernier, le festival fut un succès, avec 400 entrées sur une journée, déployée de midi à minuit.
Programme, demandez le programme !

Cette année, les 19 organisateurices 3PO, âgé.es entre 24 et 27 ans, comptent sur nous pour vivre avec eux le résultat de leur travail, démarré depuis le mois de janvier dernier. Grâce aux 50 bénévoles prévus, en soutien sur la journée et les deux soirées, on y trouvera un cabaret, des DJ, de la danse, une séance d’échauffement du corps, un grand jeu à jouer en famille, des tables rondes pour réfléchir ensemble, des concerts, du cirque, l’occasion d’essayer des vélos cargo, une autre pour réapprendre à faire du vélo, des artisans et des assos’, des canapés pour y chiller, un chapiteau en cas de pluie, un joli décor parce c’est beau et ça n’est pas encore terminé ! Tous les détails se trouvent là.
Avouez, même si Locqueltas n’est pas Grand-Champ, c’eut été dommage de ne pas en parler. Le programme est vraiment alléchant ! Alors, on compte sur vous aussi pour les encourager ? On se retrouve fin août aux 3 P’tits Ours. Pour s’y rendre, voyez l’agenda !
Par Anne-Cécile S. Michelet
publié le 18 août 2025
La phrase qui fait réfléchir :On est une génération qui a perdu ses illusions. Monter de toutes pièces les 3PO, c’est faire naître de nos mains un espace de liberté où on a l’occasion de créer. Ce qu’on y a déjà vécu nous permet d’aimer davantage notre travail et de le nourrir de cette expérience. Et inversement, notre travail et ce qu’on y apprend nous servent à faire grandir le festival. | |
Pourquoi ça s’appelle les 3 P’tits Ours ?Parce que Arz, ça signifie « ours », en breton. | Le festival en 3 infos
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